Travailleuse sociale, chercheuse, chroniqueuse
& autrice
© crédit photo : Chloé Charbonnier / Éditions du remue-ménage
Le privilège de dénoncer - Justice pour toutes les victimes de violences sexuelles
préface de Rokhaya Diallo
; page couverture par Kezna Dalz
Le privilège de dénoncer cherche à savoir pourquoi les femmes et les filles noires sont largement absentes du débat public lorsqu’il est question de violences sexuelles. Kharoll-Ann Souffrant explore sans détour les raisons historiques de ce constat à partir d’exemples tirés du Québec, de la France et des États-Unis. Entre les impacts actuels de la colonisation et de l’esclavage, les stéréotypes liés à la sexualité des Noir·es ainsi que les failles du système de justice criminelle, l’autrice assemble les pièces du casse-tête pour révéler les dynamiques à l’œuvre derrière la marginalisation des femmes afrodescendantes. La parole des survivantes noires serait-elle doublement invisibilisée, tant par les institutions patriarcales que par un certain féminisme blanc et libéral qui aurait accaparé le mouvement #MeToo ? Une invitation à élargir sans délai notre compréhension des violences sexuelles et racistes, et ce, pour le bénéfice de l’ensemble de la société.
Dans un Québec qui – comme tant de sociétés – s’élance encore d’un pas hésitant lorsqu’il s’agit de confronter le racisme systémique, la parole de Kharoll-Ann Souffrant est précieuse. Elle est une femme noire dont les racines se trouvent sur la terre où s’est érigée la première république noire au monde, à Haïti, née d’une révolution victorieuse contre la France coloniale, contre l’oppression esclavagiste. Aujourd’hui Kharoll-Ann Souffrant pose sa plume telle la digne héritière de celles et ceux qui se sont dressé·es il y a plus de deux cents ans. Avec verve, elle décrypte ce racisme conçu pour écraser ses aïeux, dont les résidus persistent à obstruer les regards qui se posent sur elle.
—Rokhaya Diallo, extrait de la préface
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Gagnante - Auteure de l'année, Gala Dynastie 2024
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Sélection du Jury, Grand Prix du Livre de Montréal 2023
« Écrit dans une langue claire et concise, cet essai traite de la culture du viol, de la difficulté de dénoncer et à obtenir justice; l'autrice vulgarise de nombreuses recherches en sciences sociales autour de ces thématiques. Elle redonne voix aux femmes afro-américaines à l’origine de ces mouvements sociaux. »
- commentaires du jury du Grand Prix du Livre de Montréal 2023
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Valérie Simard, valerie.simard@editions-rm.ca -
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Futurités noires, Revue Possibles
(co-dirigé avec Chloé Savoie-Bernard)
Les textes de ce numéro de la revue d’idées Possibles, dirigé conjointement par Chloé Savoie-Bernard et Kharoll-Ann Souffrant, cherchent à interroger les potentialités futures pour les communautés noires. En posant un regard critique sur ces territoires que l’on appelle aujourd’hui « Canada » et « Québec », les auteur·ices de ce numéro font éclater les frontières tant géographiques que temporelles, et ce, en mettant en lien divers espaces où les personnes noires ainsi que leurs descendant·es ont été déracinées par la violence de l’esclavage et la colonisation.
De façon subversive, ils·elles proposent dans les pages de cette revue, qui a été fondée peu après la Révolution tranquille par des intellectuels notoires de la Belle Province, des pistes pour l’avenir des personnes afrodescendantes, par, pour et avec elles-mêmes, quitte à être obligé·es de partir du lieu où on a immigré pour retourner en Afrique à cause du racisme patent de la terre d’accueil : c’est ce que montre la nouvelle de David Yesaya présente dans ces pages. Avec verve et courage, ils·elles tissent des liens entre le passé et le présent sous une multiplicité d’angles et de formats. Il peut s’agir de la littérature afrofuturiste de Mélodie Joseph et d’Octavia Butler (Léa Murat-Ingles), de la pratique artistique du célèbre peintre Jean-Michel Basquiat (Tamara Thermitus), de la reprise de pouvoir à travers la musique de Janelle Monàe (Caroline Keisha Foray) ou encore du cinéma documentaire traitant de la réalité de l’immigration (Kantarama Gahigiri). Plus encore, ils·elles, plaident pour un retour aux sources, en prenant ancrage dans le Voudou Ayisien, outil psychologique de libération afrocentrée de nos Zanzet, (Kay Thellot) ou encore par une (re)lecture approfondie des écrits d’intellectuelles marquant·es, dont ceux ayant façonné Haïti, pour mieux contrer les tentatives de pervertir leur pensée et leur visée anticoloniale et postcoloniale (Stéphane Martelly). Enfin, ils·elles puisent dans la résistance de celles et ceux qui nous ont précédés notamment par le marronnage (Lourdenie Jean). Ultimement, toutes ces contributions convergent vers le même horizon, soit une praxis de la liberté.
Des copies physiques du numéro sont également disponibles au coût de 20$ à la librairie de l'Université de Montréal, Le Port de tête, Zone libre et l'Euguélionne.